La lettre du dimanche : Sainte Trinité

Dieu a tant aimé le monde… Frères, Soyez dans la joie ! 

Le mystère de la Trinité est certainement le plus difficile à mettre en mots… Dieu est UN en trois personnes. Il est vrai qu’on ne peut parler d’unité qu’à partir du multiple. Il est vrai aussi que si Dieu est Amour, il ne peut exister solitaire…

Première lecture : Exode 34, 4-9

Rétabli dans son intégralité le texte est plus explicite. La scène se situe après l’épisode du ‘veau d’or’. Malgré l’acceptation de la Tora, le peuple hébreu est revenu à l’idolâtrie d’Égypte. Et c’est à la suite de cette trahison que Dieu se révèle comme le Dieu d’amour qui aime jusqu’à pardonner ! Tel est le Dieu de l’Ancien Testament qui garde sa miséricorde pour des milliers, pardonne faute, transgression et péché… (v. 7 lui aussi omis dans le texte liturgique). Sans doute il ne laisse pas totalement impunies les fautes (v. 7) mais le véritable amour ne saurait être débonnaire ! Dès le début de l’histoire d’Israël Dieu se révèle Amour. Tel est son NOM.

Évangile : Jean 3, 16-18

L’amour de Dieu pour le monde est tel qu’il ira jusqu’à donner son Fils unique pour le salut de ce monde pécheur. Déjà annoncé et réalisé dans l’Ancien Testament, cet amour – qui n’a d’autre limite que l’accueil que lui réserve l’homme – se manifeste de manière unique dans l’envoi du Fils dans le monde… pour que, par lui, le monde soit sauvé.

Cantique : Daniel 3

C’est un extrait du cantique que chantèrent trois jeunes Hébreux, captifs de Nabuchodonosor à Babylone : Ananias, Misaêl et Azarias. Pour avoir refusé d’adorer la statue d’or du roi, ils furent jetés dans une fournaise ardente qui, miraculeusement, ne leur fit aucun mal. Alors tous trois, d’une seule voix, se mirent à chanter, glorifiant et bénissant Dieu dans la fournaise.

Deuxième lecture : 2 Corinthiens 13, 11-13

Ces lignes sont la conclusion de la 2ème lettre de Paul aux habitants du port de Corinthe. Et cette conclusion est d’abord un salut. ‘Soyez joyeux’ était la formule courante pour signifier ‘Adieu’. Suivent alors les conseils : Travaillez à votre avancement spirituel (cherchez la perfection) ; soyez dociles à nos conseils et à nos exhortations (encouragez-vous) ; n’ayez qu’un cœur et qu’une âme (soyez d’accord entre vous) et, moyennant cela, vous vivrez en paix (certitude et non souhait !) et Dieu qui est la source de l’amour fraternel et de toute paix, sera au milieu de vous.

La formule solennelle de bénédiction, formule trinitaire, était peut-être déjà d’usage liturgique dans les Églises pauliniennes (selon L. Pirot). 

Conclusion : Parce qu’il est inaccessible à la connaissance humaine le mystère de la Trinité est d’abord source d’adoration et de louange : cf. Cantique.

  • Textes Parallèles 

Nombres 14, 18 : Le Seigneur est lent à la colère et riche en bonté… Il pardonne la faute mais ne laisse rien impuni.
Deutéronome 5, 9 : Moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux qui punis la faute… mais fais grâce à des milliers  pour ceux qui m’aiment et gardent mes commandements.
Joël 2, 13 : Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendresse et pitié, lent à la colère, riche en grâce.
Matthieu 28, 19 : Allez ! De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Jean 12, 47 : Je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour sauver le monde.
1 Jean 4, 13-14 : Il nous a donné son Esprit… et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde.

 

  • Notes

 Trinité n’est pas un vocable de l’Écriture. Elle parle de Dieu UN,  mais aussi de Père, de Parole, de Fils, d’Esprit-Saint. Ce dogme de l’unité de Dieu-Trinité forgé par la théologie dès le IVème siècle (concile de Nicée-Constantinople en 325 et 381) serait à « revisiter », dans son expression au moins, de manière à tenter de définir cet article de foi de l’Église en continuité avec la révélation biblique. C’est semble-t-il une exigence qui découle des affirmations de la Déclaration Nostra Aetate : « Scrutant le mystère de l’Église, le Concile rappelle le lien qui relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec la lignée d’Abraham ».

Tête dure : C’est la traduction de l’expression hébraïque « nuque raide ». La ‘nuque raide’ empêche de tourner la tête pour ‘écouter’ celui qui parle. Elle est attribuée au peuple d’Israël après la fabrication du veau d’or (Ex 32, 9). Dans l’Écriture, est qualifié de ‘nuque raide’ celui qui n’obéit pas à la Tora, à la Parole de Dieu.