Lettre de Jean-Dominique Durand, Président de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France


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Des événements qui nous bouleversentLe pogrom du 7 octobre 2023, réalisé en plein shabbat de Sim’hat Torah, et ce que nous savons aujourd’hui des détails les plus abominables, des otages – parmi lesquels des enfants – retenus dans des conditions inhumaines abandonnés par les institutions internationales, la guerre à Gaza qui s’installe dans la durée, la pression médiatique qui s’exerce sur les esprits, l’importation du conflit en France même, l’affirmation sans retenue de la haine antisémite partout dans le monde, les menaces terroristes islamistes, la difficulté à faire vivre le dialogue interreligieux avec un monde musulman tétanisé et trop souvent incapable de nommer un acte terroriste se revendiquant de l’islam. Tout cela bouleverse collectivement notre fédération, Amitié Judéo-Chrétienne de France. C’est pourquoi, en contact avec beaucoup de ses membres, notamment de présidents de Groupes locaux, et à la demande exprimée lors du Comité Directeur du 3 décembre 2023, je crois utile et nécessaire de proposer, comme Président de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France, quelques réflexions afin d’aider à comprendre une situation aussi complexe. Il n’est pas facile d’exprimer une position en raison des passions et des douleurs que le moment présent suscite, et du fait aussi de la difficulté à démêler le vrai de la propagande et des difficultés à s’informer. La guerre, toute guerre, est une tragédie, et les images qui nous parviennent sont évidemment insupportables.

Le 27 janvier 2024, anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz   Jean-Dominique Durand
                Président de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France

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Message Frère Louis-Marie Coudray

Depuis deux semaines, la face du monde a changé. On avait déjà dit cela après le 11 septembre, après le Bataclan, après le retour de guerres conventionnelles sur le sol européen … mais depuis ce 7 octobre, c’est le retour de l’expression violente et systématique, réfléchie et programmée contre des Juifs, parce qu’ils sont Juifs. Reviviscence de ce qui semblait impossible après le drame de la Shoa. La barrière établie dans les consciences a sauté, mais hors de l’Europe des pogroms et de la Shoa. La logique en est la même, le processus identique, le fondement semblable. Même s‘ils se parent de la vertu d’un « combat libérateur », les actes de barbarie commis ne sont aucunement de l’ordre de la résistance. Les images sont d’autant plus choquantes qu’elles révèlent une forme de déshumanisation totale, inimaginable.

Depuis de longues années, il apparaissait que la bande de Gaza était une bombe à retardement qui exploserait un jour, comme une cocotte- minute sans soupape. Mais ce constat ne peut en rien justifier une telle barbarie.

Nous sommes, non dans un drame, mais dans une tragédie. Tragédie parce que l’enchaînement de violences qui se déroulent sous nos yeux semble inéluctable et loin d’assurer une issue juste et durable pour tous, malgré le très lourd prix que cette guerre va engendrer pour les populations. Beaucoup de ceux qui croyaient en une cohabitation, n’y croient plus ; la grande majorité des victimes de ces tueries portaient cet idéal.

Il est de notre devoir d’être aux côtés de nos frères Juifs, ce message veut en être le simple témoignage. C’est l’éternelle question, après des années de rapprochement entre Chrétiens et Juifs, au moment de l’épreuve, saurons-nous en montrer l’authenticité ? La sidération ne doit pas fermer notre conscience aux exigences de la condition humaine dans la nécessité de se défendre. Solidarité à assumer, j’ose à peine parler de compassion, tellement les familles et les amis sont inconsolables.

Comment rester humain face à l’inhumain ? Dans le flot des informations, des manipulations, des drames de nos proches et de nos amis, d’une charge émotive difficilement gérable, il faut réussir à garder le cap de l’humanité. Sinon, c’est une double victoire des auteurs du mal. Le Cardinal Lustiger disait au sujet de la Shoa : « c’est le mystère du Mal, le mystère d’iniquité .»

Dans ce combat, nous sommes à vos côtés !

« Notre secours est dans le Nom du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre ! » ֶ֭עְזִרי ֵמִ֣עם ְיהָ֑וה ֹ֜עֵ֗שׂה ָשַׁ֥מִים ָוָֽאֶרץ׃

Ps. 121:2

Monastère d’Abu-Gosh, le 20 octobre 2023,

Frère Louis-Marie

Directeur honoraire du CIRDIC

Réflexions juives sur le christianisme

Depuis les années d’après-guerre, les Églises ont opéré un changement substantiel dans leur rapport au judaïsme et au peuple juif. Toutefois, des réponses juives ne sont advenues que tardivement, le temps de mettre à l’épreuve la crédibilité de cette metanoia. Ce n’est qu’à partir de l’an 2000 avec Dabru Emet que la main tendue des chrétiens commence à être saisie par des groupes de juifs, et que vont être publiés progressivement des textes de réponse à la théologie chrétienne en mutation.

À côté de ces textes se sont multipliés des travaux académiques de personnalités du monde juif. C’est principalement en Israël et aux États-Unis qu’on les trouve. Cet ouvrage a pour objet de faire connaître au monde francophone quelques exemples de réflexions juives sur le christianisme.

Quelle peut être la signification du christianisme pour le judaïsme? Pourquoi faut-il entrer en dialogue avec les chrétiens et à quel niveau est-on autorisé à le faire? Quelle place donner au christianisme dans l’alliance? Quatre exemples nous permettent de rentrer dans le questionnement juif que provoque un christianisme qui s’affranchit de la théologie de la substitution.

Avec les contributions de Thérèse M. Andrevon, Christophe Chalamet, Luc Forestier, Alon Goshen-Gottstein, Alexandru Ionita, Jonas Jaquelin, William Krisel, David Meyer et Christian Rutishauser sj.

Autour de textes de Joseph Ber Soloveitchik, Abraham Joshua Heschel, Irving Greenberg et David Novak.

Sous la direction de Thérèse M. Andrevon et William Krisel

https://www.laboretfides.com/fr_fr/index.php/reflexions-juives-sur-le-christianisme.html

https://akadem.org/magazine/magazine-culturel-2021-2022/reflexions-juives-sur-le-christianisme/46020.php

 

 

RDV au grand rassemblement en mémoire de Madame Sarah Halimi Dimanche 25 avril à 14h

A nos amis juifs : Nous faisons nôtre votre inquiétude et votre bouleversement et nous serons avec vous dimanche.

Plusieurs liens :

Sur le site de l’AJCF :

Déclaration de la CEF contre l’antisémitisme et l’antijudaïsme à voir sur KTO

Pour la première fois, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF) a reçu, lundi 1er février 2021, pour un temps de travail suivi de la remise solennelle de la déclaration « Lutter ensemble contre l’antisémitisme et l’antijudaïsme sera la pierre de touche de toute fraternité réelle », le Grand Rabbin de France, Monsieur Haïm Korsia et le Président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), Monsieur Francis Kalifat.

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« Lutter ensemble contre l’antisémitisme et l’antijudaïsme sera la pierre de touche de toute fraternité réelle »

Texte de la déclaration de la Conférence des Evêques de France du 1er février 2021

Au lendemain des meurtres terroristes de Samuel Paty et de trois personnes dans la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption de Nice, les évêques de France, réunis en Assemblée plénière, ont interpellé notre société française sur le respect mutuel. Relayant l’appel du pape François à la fraternité universelle (1), ils insistaient sur le devoir qui s’impose à chacun de tenir ensemble liberté d’expression et respect fraternel de l’autre, même de celui dont on veut critiquer un travers. Cette interpellation était d’autant plus urgente que, depuis quelques années, nous assistons à une inquiétante banalisation de la violence avec la multiplication de paroles et de gestes exprimant discrimination et racisme.

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Il y a 76 ans, le camp d’Auschwitz était libéré (27 janvier 1945)

Il y a 76 ans, le 27 janvier 1945, le camp de concentration d’Auschwitz était libéré par l’armée soviétique. C’est le premier grand camp d’extermination et de déportation libéré par les Alliés. 300 survivants se recueilleront sur place. À l’époque, les Soviétiques tombent presque par hasard sur le camp, cerclé de barbelés, où ils trouvent 7000 personnes décharnées, au bord de la mort.

6 millions de Juifs exterminés

Au fur et à mesure de leur progression, les Alliés libèrent une vingtaine de camps. Dachau près de Munich, Buchenwald, Ravensbrück, Mauthausen entre autres. « C’est la fin d’une horreur sans nom. Il faut ouvrir les yeux et serrer les dents », expliquaient à l’époque les médias. En tout, six millions de Juifs ont été victimes de la barbarie nazie dont Auschwitz est devenu le lieu emblématique, ainsi qu’un lieu de mémoire.