Hanouka : du jeudi soir 10 décembre au vendredi 18 décembre 2020.

‘Hanouka est une fête juive hivernale qui dure huit jours. C’est la « Fête des Lumières ». Au cœur de la fête se trouve l’allumage de la ménorah de ‘Hanouka (appelée parfois aussi ‘hanoukia du nom de la fête). La ménorah contient neuf flammes, dont l’une est le shamash (le « préposé »), utilisé pour allumer les huit autres lumières qui, elles, constituent la mitsva. La première nuit, nous allumons une seule flamme. La seconde, une flamme supplémentaire. À la huitième nuit de ‘Hanouka, les huit flammes sont allumées. Des bénédictions particulières sont récitées, souvent avec une mélodie traditionnelle, avant d’allumer la ménorah, et des chants traditionnels sont entonnés par la suite. 

Histoire : Lors de l’occupation grecque (-322 -165), la Judée est sous l’autorité d’Antiochus Épiphane, roi de Syrie mais de culture grecque. Pour helléniser le pays, il impose aux juifs des lois qui vont à l’encontre de la foi en un Dieu Un et Unique : interdiction de respecter le shabbat (qui rappelle qu’il y a un Dieu et que l’homme n’est pas le seul maître) et de pratiquer la circoncision (signe de l’Alliance marqué dans la chair, contre le dualisme grec). Le Temple de Jérusalem est profané et une statue de Zeus y est installée. Les juifs prirent alors les armes sous la direction de Judas Maccabée – ce qu’on appelle la révolte des Maccabées. Malgré leur petit nombre ils l’emportent sur les Grecs et reprennent le Temple qu’il faut donc purifier du contact avec les idoles et où il faut rallumer la lampe qui doit y brûler perpétuellement (selon Lévitique 24, 1-4).

Premier miracle : on trouve dans le Temple une fiole d’huile cachetée qui avait échappé aux Grecs ; mais cette fiole ne pouvait alimenter la lampe que durant un seul jour.

Pourtant – deuxième miracle – elle dura huit jours ! le temps nécessaire à se procurer à nouveau de l’huile. Pour célébrer ce nouveau haut fait de Dieu pour son peuple, les maîtres de l’époque instituèrent la fête de Hanoukka– qui signifie l’inauguration, la consécration, du Temple – fête joyeuse qui célèbre la lumière que Dieu ne laisse pas éteindre dans le monde. Lui seul – par un miracle perpétuel – peut empêcher de laisser étouffer la lampe par les idoles de toutes sortes, pour que cette lumière devienne éternelle.

Durant ces huit jours de joie et d’action de grâces, on allume chaque soir une des lampes d’un chandelier propre à la fête, la Hanoukkia. La Hanoukkia doit être vue de la rue pour annoncer au monde les merveilles de Dieu : Jérusalem, tiens-toi sur la hauteur (Isaïe 40,9) ; On ne met pas une lampe sous le boisseau mais sur la table pour qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison (Matthieu 5, 15) : la maison de Dieu, c’est la création, le monde.

Allumage de la 1ère bougie Après le coucher du soleil (comme chaque soir de la fête): « Tu es béni Éternel notre Dieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par tes commandements et nous as ordonné d’allumer les lumières de Hanoukka. Tu es béni, Éternel notre Dieu, Roi du monde, pour la merveilleuse assistance que Tu as accordée à nos ancêtres jadis à pareille époque, en cette même journée. Tu es béni, Éternel notre Dieu, Roi du monde, qui nous as donné la vie, qui nous as maintenus debout et qui nous as permis d’atteindre ce moment. »

Prière finale : Ces lumières, nous les allumons en souvenir des miracles, des délivrances et des prodiges que Tu as jadis accordés à nos ancêtres. Durant les huit jours de cette fête de Hanoukka, nous allumons ces lumières, non point pour notre usage, mais comme témoignage de notre reconnaissance pour tes bienfaits à notre égard et le salut que Tu as assuré à ton peuple à l’heure du danger.

Allumage de la 2ème bougie : Récitation des deux premières bénédictions et de la prière finale comme tous les autres jours.

Allumage de la 3ème bougie … Comme chaque soir, on chante la puissance de Dieu qui, au long de l’histoire, a délivré son peuple Israël de l’esclavage d’Égypte, de l’exil de Babylone, de l’oppression de la Perse de la soumission à la Grèce.

Allumage de la 4ème bougie … ainsi le monde va vers plus de lumière car le monde-à-venir sera « tout entier lumière ». Cette lumière est celle du « jour un » de la création (Genèse 1, 3), la lumière de la Révélation.

Allumage de la 5ème bougie … La lumière qui progresse dans le monde est la lumière du Messie !

Allumage de la 6ème bougie : Les fenêtres du Temple de Jérusalem s’élargissaient vers l’extérieur afin de pouvoir renvoyer la lumière à l’extérieur.

Allumage de la 7ème bougie : L’espérance juive c’est que les ténèbres ont à devenir lumière. Comment ? En ce que chacun apporte sa petite lumière (l’observance des commandements) pour que le monde en soit illuminé.

Allumage de la 8ème bougie : Le 8ème jour est le symbole du monde-à-venir. En effet, le temps avance par périodes de sept jours (une semaine) ; 8 est donc au-delà du temps…

 

Description complète de l’illustration : Lampe de la Reconsécration du temple ou Fête des lumières. Hanoukkiyyah, Alsace-Lorraine, 19e-20e siècles. Sources : MAHJ et Wikicommons