Lettre du dimanche : 28e dim ordinaire B

“ J’ai supplié et l’esprit de sagesse est venu en moi.
Tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable.” Sg 7,7-11

Que nous enseignent les textes de ce dimanche ?
Que la Sagesse, don de l’Esprit qui est Dieu lui-même, est le don au-delà de tous les dons. Encore une fois ces textes sont un bel exemple pour nous montrer comment le message évangélique s’enracine dans celui de la première – et éternelle – Alliance.

Première lecture : Livre de la Sagesse 7,7-11

Le Livre de la Sagesse, attribué à Salomon considéré comme “le Sage” par excellence, est en réalité une œuvre anonyme qui s’échelonne sur plusieurs années et s’apparente aux écrits du judaïsme alexandrin (50-30 av. J.c.)
L’auteur fait l’éloge de la Sagesse et place cet éloge dans la bouche de Salomon, en réponse à la longue invocation qu’il adressa au Seigneur aux premiers jours de sa royauté. Pour la Sagesse, l’homme idéal est celui qui est maître de soi, devine la valeur des choses, ne se laisse pas entraîner par les passions et se concilie ainsi l’amitié de Dieu.

Evangile selon Saint-Marc 10, 17-30

Après “l’art de vivre” enseigné par la lecture de la Sagesse, Marc va nous donner la règle de vie enseignée par Jésus lui-même. Cette règle est un rappel du Décalogue, chemin pour obtenir la vie éternelle. Au milieu du texte de l’Exode, Marc fait un ajout que n’ont ni Matthieu ni Luc : Tu ne feras de tort à personne.
La pauvreté radicale demandée par Jésus doit bénéficier aux pauvres. L’aumône est l’une des trois pratiques juives fondamentales (avec la prière et le jeûne).
Jésus, en l’exigeant de ses disciples, reste dans la ligne du Premier Testament où les Prophètes ne cessent de rappeler aux riches leur devoir vis-à-vis des plus démunis.

Psaume 89 (90)

Dernières strophes d’une prière attribuée à Moïse, mais qui a peu de chances d’avoir le législateur d’Israël comme auteur. On le date souvent de l’Exil. Il fait suite à une profession de foi et ses dernières strophes sont la méditation d’un Sage sur la brièveté de la vie humaine suivie d’une prière collective d’appel au Seigneur afin de profiter des jours qui passent, notre cœur découvrant la Sagesse.

 Deuxième lecture : Lettre aux Hébreux 4,12-13

La liturgie poursuit la lecture de l’épître commencée dimanche dernier. Elle glorifie l’action de la Parole de Dieu. L’auteur montre son efficacité redoutable jusqu’au plus profond de l’homme, mais aussi une certitude réconfortante : cette Parole nous accompagne, nous pénètre, nous fait vivre. C’est sur elle que nous serons jugés.

 Conclusion :

L’homme que Jésus invite en vain à distribuer ses richesses, nous rappelle qu’il n’y a pas de bonheur possible pour qui s’attache à ce qu’il considère comme sa propriété inaliénable. Au contraire les distribuer ou les partager à cause du Christ, est se préparer à recevoir le centuple dès ici-bas et un trésor dans le monde-à-venir.

Notes

L’intelligence et la Sagesse sont communément considérées comme étant l’Esprit de Dieu : le Saint Esprit (3ème personne de la Sainte Trinité). Il se manifeste dans toutes les Ecritures :

  • A la création du monde, il plane sur les eaux et en fait jaillir la vie
  • Il sanctifie Moïse, les prophètes
  • Il “couvre Marie de son ombre” et la féconde
  • Il est présent (un peu comme une colombe) au baptême de Jésus et lors de sa Transfiguration.
  • A la Pentecôte il est envoyé en plénitude sur les disciples de Jésus, réalité qui se renouvelle pour chaque baptisé et confirmé.

Textes Parallèles

  •  Isaïe 10,1-2 : Malheur à ceux qui refusent la justice aux pauvres
  • Isaïe 58,7-9 : Partage ton pain avec celui qui a faim
  • Jr 17, 10 : Moi, l’Eternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins
  • Ez 18,30 : Revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions

Source de l’illustration :
Bohemian Master (1400 – 1425). The Pentecost (1413 – 1415). Museum of Fine Arts, Budapest.
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bohemian_Master_-_The_Pentecost_-_Google_Art_Project.jpg