Lettre du dimanche : fête de la Pentecôte. B

Souirce BnfFête de la Pentecôte
En ce dimanche de la Pentecôte qui clôture le temps pascal, l’Église propose des lectures différentes selon que l’Eucharistie est célébrée la veille au soir ou le jour même.
Ce sont les textes de la célébration du jour de la Pentecôte qui ont été retenus.

Première lecture : Actes des Apôtres 2, 1-11
La Pentecôte que relate Luc au début des Actes est la fête juive de Chavouot, fête de pèlerinage pour laquelle les apôtres étaient réunis à Jérusalem. Au Ier siècle elle consistait uniquement en l’offrande de gerbes de blé et était la clôture – atseret – de la fête de Pessah. C’est à l’occasion de ce rassemblement que se produisit l’événement lu dans la tradition chrétienne comme le don de l’Esprit, manifesté par celui des langues. Ainsi le message de Jésus est audible par tous, achèvement, couronnement du salut proposé à tous par sa mort-Résurrection.

Évangile : Jean 15, 26-27 ; 16, 12-15
Jésus avait préparé ses apôtres à cet événement. Il leur avait annoncé qu’il enverrait l’Esprit lorsqu’il serait auprès du Père. Et ceci à une double fin : d’abord pour qu’ils aient le courage du témoignage. Ensuite, pour les aider à entrer plus profondément dans la compréhension des paroles de Jésus et les guider vers la vérité tout entière. De même que Jésus n’a rien dit « de lui-même » mais a fait connaître les paroles du Père, il en sera ainsi de l’Esprit qui redira tout ce qu’il aura entendu. L’unité du Père, du Fils et de l’Esprit est ici clairement manifestée.

Psaume 103 (104), 1. 24. 29-31.34
Réduit dans la liturgie à quelques versets, ce psaume – qui en compte trente-cinq – est un admirable hymne à la création. Les versets retenus l’ont probablement été en raison des allusions au souffle, ce souffle qui renouvelle la face de la terre puisqu’il est présent à « l’œuvre de création » : le souffle de Dieu voletait sur la surface des eaux (Gn 1, 2).

Deuxième lecture : Galates 5, 16-25
Afin de se faire comprendre des païens qu’étaient les Galates Paul doit parler clair et peut-être sans nuances. Pour faire percevoir la valeur de l’esprit, il l’oppose à la chair et décrit de manière frappante les fruits de l’un et de l’autre. Se laisser conduire par l’Esprit, c’est faire jour après jour les œuvres de l’Esprit et progressivement arriver à la vérité tout entière.

Séquence :
Comme lors de la fête de Pâques, un poème au Saint Esprit est chanté après la seconde lecture. D’origine très ancienne, peut-être du XIIe siècle il énumère les bienfaits qu’opère l’Esprit dans le cœur de ceux qui le prient : lumière, réconfort, force, pureté, confiance…

Conclusion :
C’est le souffle de l’Esprit, à nouveau répandu dans le cœur des fidèles, qui leur permettra de poursuivre la route du ‘temps ordinaire’ qui reprendra après le temps pascal.

Notes

  • Chavouot : mot hébreu qui signifie ‘semaines’ : cette fête de pèlerinage est fixée par la Tora (Lv 23,10.16) sept semaines complètes, c’est-à-dire cinquante jours, après Pessah, la Pâque. Entre Pessah et Soukkot, c’est la seconde des fêtes de pèlerinage prescrites par le Seigneur au peuple d’Israël. D’abord clôture de Pessah, elle deviendra au IVe siècle la fête du don de la Tora, peut-être en raison de la similitude des signes : orage, éclairs… et peut-être aussi du fait que la tradition juive enseigne que la Tora donnée au Sinaï était destinée à toute l’humanité.

Réf. Parallèles

  • Exode 19, 16… : … La montagne du Sinaï était toute fumante …
  • Genèse 11, 7 : Confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres !
  • Psaume 25, 5 : Dirige-moi dans ta vérité, enseigne-moi

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