Le Mémorial Aron Jean-Marie Lustiger, inauguré le 23 octobre dernier, est une initiative juive. Il est installé au sein d’un monastère bénédictin, lui-même situé dans un village arabe musulman en plein cœur d’Israël. Une belle rencontre des trois religions monothéistes autour de celui qui fut archevêque de Paris.
Aron Jean-Marie Lustiger, né juif, devenu archevêque de Paris par la volonté du pape Jean-Paul II, est l’un des hommes qui, à la tête de l’Eglise, ont le plus contribué au rapprochement judéo-chrétien ces trente dernières années. C’est pour cette raison, notamment, que le mémorial a été créé dans les jardins du monastère de l’abbaye bénédictine d’Abu Gosh, près de Jérusalem. Cette abbaye fait partie du domaine national français.
« Ce mémorial répond à la volonté des juifs d’honorer le cardinal », souligne Richard Prasquier, président d’honneur du CRIF, à l’origine de cette initiative. Le mémorial a été créé par l’un des plus grands cabinets israéliens d’architecture : Efrat Kovalsky Architect, qui a vu dans ce projet un « gage d’espoir dans l’avenir. » Cette initiative a reçu le soutien de l’archevêché de Paris qui organise pour l’occasion un voyage d’une semaine réunissant 150 personnes, impliquées dans le dialogue judéo-chrétien, en présence du Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris depuis 2005.
L’inauguration du mémorial a été le point d’orgue de ce voyage, baptisé « Aux sources de la Promesse ». Il a eu lieu en présence de nombreuses personnalités religieuses et civiles dont Mgr Fouad Twal, Patriarche Latin de Jérusalem, du Cardinal André Vingt-Trois, le Grand Rabbin René Samuel Sirat ainsi que l’ambassadeur de France en Israël et le Consul général de France à Jérusalem. Soeur Dominique de La Maisonneuve, soeur Louise-Marie Niesz, ainsi que de nombreux amis du SIDIC, étaient présents.
Mes yeux devancent la nuit pour méditer sur ta promesse (Ps 119, 148)
« La Promesse… écho du dernier ouvrage d’Aron Jean-Marie Lustiger…
La Promesse… vision, nécessairement brouillée, de l’abou-tissement du Projet de Dieu, toujours promis, comme la Terre…
Promesse qui invite à la recherche de la perle de la réconciliation.
Promesse du rassemblement des nations autour du peuple d’Israël de qui elles ont reçu l’eau de la Tora, la source, en la personne de Jésus-Messie, né de ce peuple.
L’itinéraire du voyage permettait de tenir ensemble l’Israël d’hier (plongée dans le désert, Musée de la Diaspora, Yad Vashem…), l’Israël d’aujourd’hui dans sa vie intellectuelle, artistique et tout simplement ordinaire avec les rencontres de populations diverses et l’Israël de toujourspar l’entrée en shabbat au Kotel, lieu de la Chekina.
Initiative juive en la personne de Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif, le mémorial a été réalisé par l’un des plus grands cabinets israéliens d’architecture (Efrat Kovalsky Architect) qui a vu dans ce projet un « gage d’espoir dans l’avenir ». Situé dans un village arabe musulman, dans le domaine national français mis à la disposition de la communauté bénédictine filiale du Bec Hellouin, que viennent visiter nombre d’Israéliens et notamment les jeunes militaires au cours de leur formation.
Un mémorial sans statue… mais un lieu de prière pour qu’advienne la Promesse, un lieu où coule l’eau : la source de l’espérance…
Inscrites en français, en hébreu et en arabe sur des plaques de céramique quelques idées-force de J.M. Lustiger offertes à la méditation :
Le mystère d’Israël est indissolublement
le mystère des chrétiens
Prier, c’est donner prise à Dieu
et repousser la folie meurtrière de la haine.
Autour du Cardinal André Vingt-Trois et du Cardinal Ricard, de Mgr J. Beau et de Mgr Jordy, de nombreuses personnalités civiles et religieuses dont Mgr Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem, le Rabbin David Rozen, l’ambassadeur de France en Israël et le Consul général de France à Jérusalem mais aussi les représentants des ministères français et israélien des Affaires étrangères et le maire arabe d’Abugosh ! »
Soeur Dominique de La Maisonneuve.