Jules Isaac, né le 18 novembre 1877 à Rennes et mort le 5 septembre 1963 à Aix-en-Provence, est un historien français. Il est l’auteur, à la suite d’Albert Malet, de célèbres manuels d’histoire, usuellement appelés « Malet et Isaac ». Jules Isaac est également un pionnier des Amitiés judéo-chrétiennes, notamment à travers sa participation active aux travaux de la Conférence de Seelisberg.
Jules Isaac consacre alors une grande partie de ses efforts à la recherche des causes de l’antisémitisme. Il publie Jésus et Israël, rédigé pendant la guerre, puis inspire la Charte de Seelisberg. Cofondateur, avec entre autres Edmond Fleg, et actif animateur de l’Amitié judéo-chrétienne en 1947, il s’emploie à combattre en particulier les racines chrétiennes du mal qui, si elles ne sont pas les seules, lui paraissent les plus profondes et encore vivaces dans la seconde moitié du xxe siècle. Son idée essentielle est de mettre en valeur la nature profondément juive du christianisme primitif. Il participe à la conférence judéo-chrétienne de Seelisberg où il propose avec le grand rabbin Kaplan dix-huit points de redressement de l’enseignement chrétien concernant Israël.
Jules Isaac ne cesse de lutter contre ce qu’il appelle : l’enseignement du mépris. Il dénonce les siècles de catéchèse qui ont persuadé les chrétiens de la perfidie juive. Article détaillé : Oremus et pro perfidis Judaeis.
Le , lors d’une audience papale, il demande à Pie XII la révision de la prière universelle du Vendredi saint dont l’oraison Oremus et pro perfidis Judaeis (littéralement « Prions aussi pour les Juifs perfides » en latin) comporte des mentions offensantes pour les Juifs. Ce sera fait en par Jean XXIII, avant même que le concile Vatican II ne soit convoqué. Le , Jules Isaac est reçu en audience par Jean XXIII au cours de laquelle il lui remet un dossier contenant :
- un programme de redressement de l’enseignement chrétien concernant Israël ;
- un exemple de mythe idéologique (la dispersion d’Israël, châtiment providentiel) ;
- des extraits du catéchisme du concile de Trente montrant que l’accusation de déicide est contraire à la saine tradition de l’Église.
Jules Isaac noua une amitié avec Jean XXIII qui eut de l’influence dans la rédaction de la déclaration sur les religions non chrétiennes Nostra Ætate, approuvée en 1965 par le concile Vatican II. Il s’éteint à Aix-en-Provence en 1963.
Bibliographie établie par Bruno Charmet, directeur de l’AJCF.