Il n’y a qu’un Messie
Quand le Rabbi priait et disait à Dieu : « Si tu ne veux pas délivrer Israël, alors délivre les peuples », le Rabbi de Berditchev savait qu’il y a deux chemins messianiques simultanés, parallèles, qui, comme deux parallèles, se joignent à l’infini : le chemin qui passe par Israël, et le chemin qui passe par les peuples ; c’est le même chemin, que Dieu délivre le monde ou que Dieu délivre seulement Israël. C’est, à la limite, strictement la même chose, car si Israël, pour lui seul, est délivré par le Messie, alors le monde est délivré, sinon la libération d’Israël n’a pas de sens. Et inversement, si le monde était délivré, Israël serait délivré aussi.
C’est parce qu’Israël n’est pas délivré que précisément Israël pense que, par exemple, le messianisme chrétien n’est pas une solution messianique.
A. Neher.
Le Messie est en chacun de nous
Le Messie est en chacun de nous, et il dépend de chacun de nous d’arriver à cette conversion qui rende possible cette sublimation de toute notre vie, afin que toute notre vie ne soit qu’un acte de sanctification et un rejet aussi absolu que possible de la faute, c’est-à-dire de l’égoïsme et en particulier de la domination et du mépris d’autrui.
Le messianisme, ce n’est pas autre chose que ce temps de la tolérance, de l’harmonie et de l’amour. C’est pourquoi, s’il y a un progrès, ce ne peut être un progrès purement spirituel. Lorsqu’on regarde du point de vue artistique, par exemple, lorsqu’on visite les grottes de Lascaux, ce premier moment de la peinture apparaît comme un des plus hauts sommets de la peinture universelle ; il n’y a point de progrès dans les valeurs spirituelles, mais où il peut y en avoir, c’est dans l’ouverture à autrui, dans le respect d’autrui et de sa foi.
Dr. Fouks