La lettre du dimanche : 25e dim ordinaire

Mes chemins ne sont pas vos chemins… En cette fin d’année liturgique qui correspond à un nouveau départ avec la reprise des activités, l’Eglise poursuit son œuvre pédagogique en nous centrant sur l’essentiel. Après le rappel de l’importance irremplaçable de la correction fraternelle et du pardon indéfini à l’égard du prochain, elle renvoie chacun à soi-même et à cette conversion profonde à consentir : abandonner jusqu’à ses manières de penser, d’agir, ses convictions peut-être, pour se rapprocher – « imiter » autant que faire se peut – celles de Dieu.

Première lecture : Isaïe 55,6-10

La recherche de Dieu est un thème récurrent dans l’Ecriture, mais ici il y a urgence : tant qu’il se laisse trouver. Chercher le Seigneur c’est se comporter un peu… comme Lui, Lui qui est riche en pardon. – quelle que soit l’offense infligée, même si l’on est sûr d’être dans son bon droit… : mes pensées ne sont pas vos pensées.

Evangile : Matthieu 20,1-16

Comme toute parabole, celle-ci comporte une part de réalisme en même temps qu’elle transporte le lecteur ailleurs, dans le monde-qui-vient. Au temps de Jésus il était courant d’embaucher des ouvriers à la journée et, le soir, de leur remettre leur salaire. Ce qui est surprenant, c’est que la rémunération ne tienne  pas compte de la durée du travail ! Alors « notre » justice crie à l’injustice !

Mais la vigne, le champ qui a du prix aux yeux de Dieu, c’est le Royaume dont tous les ouvriers seront récompensés : mes pensées ne sont pas vos pensées. Il n’y a qu’un salaire, le Royaume de Dieu.

Psaume : 145, 2-3. 8-9. 17-18

Ce psaume de louange mériterait d’être prié dans son entier. Louer Dieu pour sa grandeur qui le rend proche de l’homme-qui-crie-vers-lui, car ses pensées ne sont pas nos pensées… Sa grandeur qui est la mesure de sa bonté et de sa tendresse.

Deuxième lecture : Philippiens 1, 20-27

La lettre de Paul aux habitants de Philippes commencée ce dimanche va se poursuivre sur quatre semaines, de ce fait elle n’est pas directement en consonance avec les autres textes. Pourtant Paul invite à faire un travail utile en menant une vie digne de l’Evangile du Christ. Ainsi sommes-nous renvoyés au message de l’Evangile : pardonner et imiter les mœurs de Dieu !

Conclusion :

La tonalité de ces dimanches consonne avec la prière de la communauté juive qui se prépare aux fêtes de Rosh Ha Chana et de Kippour. Tous les matins, les synagogues résonnent des selihot, supplications pour obtenir le pardon de ses fautes et la force de pardonner à son prochain.

Notes 

Mes chemins… : Très souvent dans la Bible, le chemin n’est pas un chemin géographique mais une manière de se comporter : Mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur signifie : Je ne me comporte pas comme vous

La vigne : Dans l’Écriture, la vigne désigne toujours un plant de choix, particulièrement soigné et chéri de Dieu. C’est ainsi qu’elle symbolise le peuple d’Israël choisi, élu par amour. Ici il faut sans doute étendre ce terme à l’humanité appelée par miséricorde à participer à l’élection d’Israël et à son Alliance.

Je louerai ton nom : Rappelons que le NOM est le terme qui remplace le « Seigneur » qu’on ne peut nommer puisqu’on ne connaît pas son NOM.

L’épitre aux Philippiens, écrite probablement en 63 vers la fin de la captivité romaine de Paul est une lettre où il se livre simplement sans souci d’enseignement doctrinal. Elle contient pourtant un précieux témoignage de sa vie en Christ dont la note dominante est la joie.

Textes Parallèles 

Isaïe 5,1 :… Mon bien-aimé avait une vigne….

Ezéchiel 18,29 : La maison d’Israël dit : La manière d’agir du Seigneur n’est pas juste. Est-ce ma manière d’agir qui n’est pas juste, maison d’Israël ?

Psaume 48,2 : Grand est le Seigneur et louable hautement

Psaume 103,13 : Comme est la tendresse d’un père pour ses fils, tendre est le Seigneur pour qui le craint. 

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