Pourim : Jeudi 1er mars 2018

 

Triangles au pavot (recette de Pourim)

La fête de Pourim (les sorts), le 14 Adar, est la célébration du miracle qui a sauvé le peuple juif en Perse, vers l’an 480 avant l’ère courante. L’histoire de Pourim est racontée dans le livre d’Esther.

Pourim commémore la libération des juifs de Perse au temps d’Assuérus, telle qu’elle est rapportée dans le livre d’Esther. Pour rappeler cet épisode de salut du peuple juif, le rouleau d’Esther est lu deux fois par an, publiquement et dans son intégralité, lors de la fête de Pourim

Il s’agit du seul texte de la littérature juive sacrée dans lequel pas une fois il n’est fait mention de Dieu. Plus exactement, Dieu n’est pas cité explicitement, mais par de nombreuses allusions subtiles dans le récit. C’est que, si Pessah est l’histoire de la libération du peuple juif par de grands miracles surnaturels, Pourim est la délivrance invisible, l’action cachée de Dieu.

Dans l’histoire, nombreux furent les exemples où les juifs furent persécutés non en raison de leur croyance, mais par haine génocidaire. Pourim symbolise aussi l’espoir gardé par les juifs dans ces épreuves. Seul le croyant qui place toute sa confiance en Dieu peut reconnaître la vraie grandeur du miracle dans cette occultation apparente de Dieu.

Le rituel veut que la fête soit précédée par un jour de jeûne et de repentir, en écho au jeûne d’Esther. Le 14 Adar est une journée de réjouissances, marquée par la lecture du rouleau d’Esther à la synagogue, avec bruyantes interruptions des crécelles quand le nom d’Haman est prononcé… l’envoi de cadeaux aux amis et de dons aux nécessiteux, un grand festin à l’image du festin d’Esther où l’on boit dans une liesse générale « jusqu’à ne plus distinguer Haman de Mordekhaï »…, et où les enfants se déguisent, mangent des « oreilles d’Haman » (succulentes pâtisseries traditionnelles) et reçoivent de l’argent.

Source : François Collignon, Corbiniana – n° 463, Mars 2008.

Histoire de Pourim 

Peu de temps après la construction du Second Temple, il restait une forte population juive en Perse, dont Suse était la capitale. Le roi Assuérus (485 à 465 avant l’ère courante), petit-fils de Cyrus, après avoir répudié son épouse Vashti, choisit pour nouvelle reine la belle Esther. Mais Esther n’avait pas révélé au roi qu’elle était juive, sur les conseils de son oncle Mordékhaï. Ce même Mordékhaï, dans ce temps-là, avait sauvé la vie du roi en ayant déjoué le complot de ses gardes contre le souverain. Le fait fut inscrit dans les annales du royaume. Haman l’amalécite, un homme orgueilleux et cruel, était le conseiller du roi ; et il haïssait Mordékhaï, car ce dernier avait refusé de se prosterner devant lui, les Juifs ne se prosternant que devant Dieu. Il en conçut une haine pour le peuple juif entier, et complota pour le détruire en un discours malheureusement trop connu :

« Il y a dans toutes les provinces de ton royaume un peuple dispersé et à part parmi les peuples, ayant des lois différentes de celles de tous les peuples et n’observant point les lois du roi. Il n’est pas dans l’intérêt du roi de le laisser en repos. » (Est 3,8)

Et le roi lui confia le soin de faire ce que bon lui semblerait. Haman, muni du sceau du roi, envoya dans toutes les provinces l’ordre de massacrer les Juifs le 13 Adar, date qu’il avait tirée au hasard. Mordékhaï persuada Esther de parler au roi au nom du peuple juif. Pour s’apprêter à risquer sa vie en allant voir le roi sans avoir été convoquée, Esther passa trois jours en prière et en jeûne et avait demandé à tous les Juifs d’en faire autant. Le roi la reçut avec bienveillance, elle demanda à parler lors d’un festin qu’il organiserait le lendemain.

Ne pouvant dormir, le roi se fit lire les annales du royaume, où on lui rappela comment Mordékhaï avait déjoué la conspiration contre lui, et qu’il n’avait été fait aucune récompense à cet homme. Au matin, il demanda à son conseiller Haman quel traitement il se devait de réserver à un homme qu’il souhaitait honorer. Haman donna son avis en croyant que le roi pensait à lui : une parade en ville sur le cheval du roi. Assuérus lui ordonna alors de faire ce qu’il avait dit pour Mordékhaï. Le soir, lors du festin, le roi demanda à Esther quelle était sa requête, qu’il promettait de lui accorder d’avance. Esther révéla qu’elle et son peuple avaient été vendus pour être exterminés et demanda au roi sa survie ainsi que celle de son peuple.

C’est ainsi qu’Assuérus publia un nouvel édit pour annuler celui de Haman, qui fut pendu sur la potence qu’il avait lui-même dressée pour Mordékhaï. Le peuple juif, sauvé, passa du deuil à la réjouissance ; on célébra des fêtes. C’est ainsi que fut instaurée, le 14 Adar, la fête de Pourim.

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